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L’article écrit sur The Fountain l’a bien montré, l’équipe de Littérature Graphique n’a pas pour but de résumer, de révéler ou de raconter une histoire dans son contenu (pour cela il suffit de lire la quatrième de couverture d'un ouvrage) mais de donner un bref aperçu de la richesse de la composition de cette oeuvre par la lecture d’une planche qui permet le temps d'un article de s'intéresser au travail des auteurs et peut être de découvrir à proprement parler leur oeuvre en intégralité.

S'intéresser à la composition d'une planche donc et ainsi analyser une forme de narration qui conjugue les mots, les traits, les couleurs et leur mise en forme sur le papier, ces successions de séquences se révèlent ainsi au lecteur dans un tout, qu’il va hiérarchiser grâce au sens de lecture notamment mais qui au final s’imprégnera en lui avec un éventail de possibles qu’il est le seul à expérimenter. 

Un éventail, en ce sens où au sein du  9ème Art comme partout ailleurs en terme de création et d'esthétique au sens philosophique "Il n'y a réellement ni beau style, ni beau dessin, ni belle couleur : il n'y qu'une seule beauté, celle de la vérité qui se révèle." Et cette vérité dont parle Auguste Rodin si elle apparaît comme une évidence mérite qu'on s'y attarde.

L’article en préparation sur le travail de Kazuo Kamimura viendra confirmer la richesse de cette forme narrative et l’impact dans la transmission d’une oeuvre (l'article est désormais disponible). Un impact qui pour certains est possible au travers du “langage” que cette forme narrative vient inventer mais qui pour d’autres est plus intense puisque la littérature graphique fait également, au delà du langage, appel aux sens. Baru, président du jury de la 38ème édition du Festival International de la Bande Dessinée l’évoquait dans un entretien pour le magazine culturel Metropolis sur Arte, la Bande Dessinée comme forme d’expression emprunte énormément à la musique dans ce qu’elle peut transmettre d’émotions au lecteur, puisque l’image comporte une force d’évocation pour le lecteur dans ce qu’il a de plus enfoui en lui.

Subjective, la manière d'aborder la question par l'équipe de Littérature Graphique l'est assurément car comme l'écrivait Sören Kierkegaard "Plus on pense de façon objective, moins on existe."