The Fountain est une oeuvre, une oeuvre graphique, littéraire et cinématographique. Cette oeuvre conjugue unicité et altérité, elle acquiert une aura non pas parce qu’elle semble adaptable en différents support mais parce que son auteur, Darren Aronofsky (Requiem For A Dream, The Wrestler, Black Swan...) réussit à retranscrire son histoire fidèlement d’un média à l’autre en inventant sans cesse une trame narrative. Trame adaptée au média qu’il souhaite employer et adaptée à ce qu’il souhaite raconter.
The Fountain a été retranscrit en roman graphique avant sa réalisation au cinéma, il a été publié aux éditions EP (Emmanuel Proust) en Mai 2006. Cette “idée en cinema” comme dirait Gilles Deleuze est néanmoins restée omniprésente dans l’esprit de Darren Aronofsky ce qui explique l’aspect séquentiel de son livre mais il réussit avec Kent Williams à retranscrire la rencontre, rencontre entre deux personnages, qui s’aiment, se connaissent, s’attirent et s’éloignent, entre un Homme et une Femme qui vont se découvrir dans différents rôles et qui par l’étrangeté de leur séparation, par sa brutalité vont réapprendre à s’unir et atteindre une osmose que la couverture du Livre vient affirmer.
Kent Williams est un artiste dont le trait séduit dès le premier regard, ce regard n’est cependant pas figé par cette esthétique et il réussit à offrir un rythme au lecteur, ce qui est rare tant on pourrait croire que la beauté du dessin viendrait étouffer le récit, or il n’en est rien. The Fountain est ainsi une suite intense de mouvements, où les corps se mêlent, se tordent, se confondent. Au trait de l’artiste viennent ainsi se mêler des teintes ocres, bleutées, atmosphères qui font ressurgir du dessin les émotions extrêmement fortes d’une histoire d’amour sublimée à son paroxysme.
Kent Williams est un artiste dont le trait séduit dès le premier regard, ce regard n’est cependant pas figé par cette esthétique et il réussit à offrir un rythme au lecteur, ce qui est rare tant on pourrait croire que la beauté du dessin viendrait étouffer le récit, or il n’en est rien. The Fountain est ainsi une suite intense de mouvements, où les corps se mêlent, se tordent, se confondent. Au trait de l’artiste viennent ainsi se mêler des teintes ocres, bleutées, atmosphères qui font ressurgir du dessin les émotions extrêmement fortes d’une histoire d’amour sublimée à son paroxysme.
Les mises en abimes permanentes de ce récit où les personnages évoluent et prennent vie à la fois dans une réalité dramatique et dans plusieurs réalités fictives extrêmement métaphoriques, ces mises en abîmes permettent de concevoir cette histoire d’amour comme une histoire atemporelle, au sein de laquelle le sentiment amoureux ne peut s’éteindre. Le couple est ainsi mystifié, il devient un symbole et un personnage à part entière, il est omniscient même lorsque la rupture est consommée. Il acquiert sa propre volonté même lorsque les personnages se retrouvent isolés, seuls dans leurs doute, ignorant cette présence avant de la ressentir à nouveau.
Une double page où se confrontent deux planches est venue exprimer toute l’ampleur du récit et toute sa charge émotive (Pages 126 et 127). Kent Williams réussit à retranscrire ce que Darren Aronofsky écrit, il confronte face à face une réalité fictive, récit écrit par l’héroïne pour son conjoint qui découvre chez elle une face cachée inattendue où il retrouve sa propre histoire, l’histoire de leur couple sous un nouvel aspect poétique et symbolique, et une réalité concrète plus dramatique, terrible, un obstacle qui vient à la fois perturber leur histoire et lui donner un sens nouveau. Dans ces deux réalités la séparation semble inéluctable, elle est la menace, elle vient rompre deux corps. Pourtant un symbole d’union subsiste, non par son aspect matériel, l’anneau pourra disparaître, se perdre, il ne s’agit pas là de raconter un quelconque fétichisme ou une obsession mais une réalité nouvelle celle de l’espoir, l’union demeure et ce n’est pas une chimère.
© The Fountain, Daren Aronofsky, Kent Williams. EP Editions pour la version française, 2006. |
L’atmosphère chaude de la planche de la réalité fictive vient se mêler légèrement dans la première case de la planche de la réalité dramatique, le visage chaud est reproduit à l’identique dans une atmosphère plus froide en parfaite symétrie les personnages se fondent et se confondent malgré ces réalités parallèles. Le bleu vient annuler le pourpre, les contraires se complètent... Au toucher des corps et des mains vient se confronter en face la distance entre elle et lui, cette distance infime est représentée dans la dernière case. On ignore ce qui va se passer, notre coeur bat et s’inquiète pour ce couple, universel, confronté aux mêmes douleurs que celle du lecteur. Que va-t-il se passer, on l’ignore mais il y a encore une page à tourner, une autre, encore une... le présent devient immédiatement un passé et se renouvelle dans un avenir que seul nous avons le pouvoir de découvrir, il y a encore une page, une autre, encore une pour qu’enfin toutes ces séquences prennent vie et forment un tout, une fontaine de pensées et d’images, forment un livre, que l’on pourra ouvrir et fermer sans cesse, découvrant à chaque lecture une nouvelle impression, comme l’amour qui unit deux êtres ne cesse de se renouveler et ne peut jamais s’interrompre.
Qu'est ce que "se manquer", trop de prétention de croire que vous pouvez être la seule à manquer peut être, ou peut être trop de facilité à dire que quelqu'un vous manque!
RépondreSupprimerA quoi bon ces blogs toujours si fouillés, à quel public, quel plaisir, qui comprend vraiment? pourquoi tant de politesse et de compliments? are you real mine? comme vous voudrez! indefiniment je l'espère! ne soyez guère contrarié et comprenez l'exclusivité de ma demande, ou expliquez vous!