Expériences initiatiques, les dessins du Maître incontestable du 9ème Art qu'est Jean Giraud, Moebius retranscrivent à eux seuls les méandres de l'esprit humain. Edité par les éditions Stardom, cet ouvrage apporte au regard une lecture inédite, une manière sensible de recevoir l'image. Ainsi par la finesse du trait se révèle des métamorphoses insoupçonnées, bruyantes, dérangeantes et pourtant tellement expressives, tellement justes dans leur vérité. Cet artiste, cet auteur a ainsi à plusieurs reprises exposé ses oeuvres, ses planches à la Fondation Cartier. Fondation qui derrière ses murs, sa transparence imaginée par Jean Nouvel, vient sans cesse révéler la richesse de l'art contemporain et toute sa pluralité. Pendant six mois, jusqu'au mois de mars 2011, l'exposition Moebius Transe Forme a ainsi marqué les esprits tant dans le choix scénographique d'offrir aux visiteurs une magnifique rétrospective, un ruban de dessins et de planches que dans la manière de les partager avec chacun d'eux... Ainsi les oeuvres ont été commentées par l'auteur qui s'adressait à nos sens et venait compléter notre regard par sa voix, une voix qui résonnait en différents points de l'espace et créait un véritable cocon sonore hors de l'espace et du temps. Le succès de l'exposition et de ses nuits nomades a été tel que le boulevard Raspail n'a pas désempli, les fils d'attente n'ont cessé d'augmenter et cela malgré le froid hivernal. Un succès numérique également puisque le site officiel de la Fondation Cartier révélait un contenu inédit, notamment des entretiens tout le long de l'exposition.
© Moebius, 40 days dans le Désert B, éditions Stardom. |
Le talent de Moebius s'exprime par une riche bibliographie, des ouvrages majeurs du 9ème Art. Si les mondes d'Edena, Arzach, Cauchemar Blanc ont su offrir au lecteur une richesse graphique et scénaristique hors du commun, 40 Days dans le Désert B. est un véritable chef d'oeuvre à lui tout seul. Par ses métamorphoses, il permet une hypnose, une transe qu'il procure au lecteur et cela au sens propre du terme.
© Moebius, 40 days dans le Désert B, éditions Stardom. |
"Vanitas, Vanitatum et omnia Vanitas", le désert si récurent dans l'oeuvre de Moebius, la vie, la mort et par dessus tout le rêve. Une entité ô combien réelle mais qui par son immatérialité est souvent reléguée au rang de délire là où au contraire le rêve est la trace la plus concrète de notre conscience fut-elle en sommeil. Vanité, des vanités, tout est vanité... Oui... C'est vrai... Seulement ce constat, ce mememto mori permanent que procure l'expérience de la vie est un délice, une hypnose. Ce rendez vous immanquable de toute l'humanité fait de cette existence un rêve magnifique puisqu'il permet d'offrir au quotidien cette saveur qu'il n'aurait jamais pu avoir. Le corps, l'esprit, l'âme... l'amour, la passion, l'union des êtres, de la chair et des esprits. Tout cela prend un sens, ce mememto mori est une injonction divine, une invitation à la métamorphose, une transformation complexe... celle d'un passage, celle d'une transformation toute simple d'accepter de vivre pour enfin exister.
© Moebius, 40 days dans le Désert B, éditions Stardom. |
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